chisa

L'OEUVRE DE CHISA

Un hommage rendu à la Femme

Chisa. C'est le  nom d'un petit village corse, perché dans les montagnes du Fium'orbu. Il respire tous les parfums de notre île de Beauté qui est une île de Vérité.
C'est aussi le nom de mon ami Stéphane,  peintre dont le talent est façonné par cette Terre où il est né. Une terre secrète, distante, souvent farouche,  mais - oh ! Paradoxe ! - très accueillante. La palette de Chisa est d'une richesse aussi multiple que celle du maquis dont les senteurs sont enivrantes.
   J'ai suivi l'œuvre de Chisa depuis de nombreuses années. J'avais, à son  sujet, noté ces quelques réflexions :
 « Cet homme a médité l'enseignement des maîtres. Pour la magie des couleurs : Gaugin, Van Gogh, et Georges Braque qui fait vibrer une sensibilité presque aérienne dans les rets d'une composition rigoureuse. Chisa cite aussi, parmi ses influences majeures, l'orphisme de Robert Delaunay et les taches vivantes de Nicolas de Stael.
   Si nous devions définir cette œuvre originale, si spécifique, nous parlerions d'un cubisme revisité. Les sécheresses, les facilités de l'abstraction, les graphismes où l'homme et la nature seraient étrangers sont exclus. Rien pour déconcerter artificiellement le regard. Ce qu'il donne à voir, c'est l'authenticité d'un mystère… Chisa m'a souvent parlé de son imprégnation à la terre, au ciel bleu et au travail de la mémoire. »
   Dans ses derniers tableaux, exposés à la Galerie Neel, Chisa résout, une fois de plus, des difficultés apparemment contradictoires. Son talent est fasciné par l'incandescence du soleil corse. Ainsi « Soleil blanc » et « Soleil jaune », offrent leur luminescence  au ciel bleu de la méditerranée et à la splendeur de la nature. Les « Voiles » sont un appel au voyage. Les « Fleurs sauvages » papillonnent autour du corps des femmes. C'est le buisson ardent de l'amour.
   Oui, Chisa aime les femmes. C'est évident. Qui le lui reprochera ? Mais quel bel hommage rendu à la Femme ! Eve, ce mythe adorable, est la source de la beauté idéale et charnelle. Par elle, avec elle, pour elle, les couleurs  de Chisa s'irradient pour nous engager à aimer la Vie et sa générosité.
   Sans renier sa personnalité corse, il accède à l'universel. C'est la leçon que nous ont toujours donnée les poètes : Virgile, dans les Géorgiques,  Mistral pour la Provence, et tant d'autres… En chantant leur patrie, ils révèlent la puissance poétique d'une  civilisation bien incarnée.
   Chisa a toujours su faire dialoguer les couleurs du réel avec l'Invisible. Ainsi, dans sa toile baptisée « La Barrière bleue », le bleu, par sa transparence, invite, au-delà de toute frontière, à participer  à l'âme créatrice de l'univers.
  Chisa est un peintre-poète. Il témoigne de l'harmonie du monde dont les pulsations les plus fines sont ressenties par ceux qui aiment l'Amour.
  Des pulsations qui ne cesseront jamais d'irriguer le cœur des hommes.

ANDRÉ GIOVANNI

Ecrivain. Poète

Président de l'Académie de l'Art de Vivre