alexandra battezzati

"Née à Nice dans les années 80, élevée parmi des arbres et des livres, Alexandra Battezzati entre à l’école primaire Saint Dominique et cette école n’est pas banale ! C’est le regard accroché, hypnotisé par la peinture murale de Fabio Rieti, qu’elle oublie de tourner la page de son cahier ; Un homme juché sur une échelle peint un palmier qui se découpe sur un ciel bleu qui répond à un véritable palmier planté à côté. Le reflet du soleil dans la vitre de la fenêtre la débauche de la rêverie d’où l’on sort abêti. La petite fille se sent déjà récompensée et porteuse de trésors !

Après quatre années d’études de restauration d’œuvres d’art suivies de travaux de rénovation de peintures à la Cathédrale d’Agen, Alexandra se veut plus indépendante et commence à peindre des plages de galets sur fonds bleus méditerranéens. Quelques années plus tard, dans le secret de son atelier de la rue Cassini, Alexandra se lance dans la couleur, confectionne elle-même les tonalités, fabrique ses propres mélanges et… S’empare de l’arbre!

Dans toutes les cultures, l'arbre symbolise la vie, la force, la longévité, la beauté, la fécondité. Il accompagne l’imaginaire.

Après avoir longtemps été sous-évalués par la biologie, les arbres ont fait l’objet ces dernières années de découvertes scientifiques qui permettent de porter sur eux un nouveau regard. Capacités sensorielles, aptitude à la communication, développement d’une mémoire, symbiose avec d’autres espèces et influence climatique. Alexandra Battezzati, elle, leur donne la parole ! Grâce à une série de capteurs, elle révèle leur réaction, rendant dicible l’invisible.

Elle offre, dans ses toiles, une observation poétique et personnelle du monde végétal. Les silhouettes des grands arbres de la peintre évoquent avec poésie et délicatesse, la fragilité de ces géants se détachant sur un ciel à l’infini, nous laissant parfois deviner une image intériorisée de l’arbre refuge de la mémoire et de l’enfance.

La voie choisie par Alexandra Battezzati est celle d’une architecture transparente et légère. L’arbre est vu dans son intégrité. Le ciel est peint sur fond absolu. Le feuillage minimaliste est constitué de belles touches de couleur, vaporeuses ou bien soutenues pour illustrer le passage d’un arbre figuratif à une vision dynamique verticale et horizontale et de là, à des créations géométriques.Pour Alexandra, l’arbre est sujet d’investigation infinie. Parfois son tronc garde la marque du temps, ou encore, ses branches et ses feuillages se rapprochent du ciel. Tout en lui est signifiant. Cet arbre est stylisé entre tradition de peinture classique, surréaliste et petite allusion japonaise. Choisissant désormais de très grands formats, elle complexifie ses compositions, use de couleurs flamboyantes et lumineuses."

Dominique Passos